Bien qu’il puisse paraître tentant, il faut savoir que le copy trading comporte aussi des risques. C’est en tout cas ce que révèle le médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF) dans son rapport de 2020, qui tire la sonnette d’alarme quant aux éventuelles pertes financières pour les investisseurs particuliers. En outre, le régulateur met en garde contre le « social trading », une pratique de plus en plus répandue. Quels sont donc les risques liés au copy trading ? La réponse avec Edouard Coencas.
Qu’est-ce que le copy trading ?
Comme son nom l’indique, le copy trading est une pratique qui consiste à copier l’activité d’un trader ou de plusieurs traders à succès. Il faut savoir que cette technique qui attire de plus en plus d’investisseurs particuliers en bourse est strictement encadrée en Europe. Si la duplication des choix d’investissement d’un trader est particulièrement populaire, c’est parce qu’elle élimine la nécessité d’apprendre les fondamentaux de l’investissement en bourse. Paradoxalement, c’est aussi le principal inconvénient du copy trading, ce qui s’avère « déresponsabilisant et problématique », explique la directrice des relations avec les épargnants au sein de l’AMF, Claire Castanet.
Une réglementation de fer
Nous vous le disions, le copy trading fait l’objet d’un encadrement strict en Europe, car il s’agit d‘une activité à risque. En premier lieu, les traders qui proposent la duplication d’investissement ne peuvent exercer sans l’obtention d’un agrément de gestion de portefeuilles pour compte de tiers, délivré par l’AMF en France ou un homologue européen. Pour en être titulaire, le courtier doit respecter plusieurs critères tels que l’établissement des compétences et la présence d’un programme d’activité précis.
Un haut niveau de risque
Les investissements en copy trading sont potentiellement risqués, cela est établi. Pourquoi ? Parce qu’il s’agit d’investissements à l’aveugle ! En effet, copier les investissements d’un trader ou d’un robot de manière automatique, aussi efficace que ce dernier puisse être, donne lieu à un haut niveau de risque. Dans les faits, les investisseurs particuliers achètent des produits financiers qu’ils ne maîtrisent pas, qui plus est parfois très risqués, notamment les CFD.
Il faut savoir que ce type de produits financiers présente un niveau de risque tel que l’ESMA (European Securities and Markets Authority), l’autorité européenne des marchés financiers, a mis en place des mesures visant à protéger les épargnants dès 2018. L’AMF a ensuite suivie en 2019, toujours dans le même objectif, par exemple en plafonnant les effets de levier et en imposant un avertissement indicatif du taux de clients perdants sur ce type de produit au courtier. A ce propos, Claire Castanet révèle « que ce pourcentage varie en général entre 70 à plus de 80 %. La majorité des investisseurs perdent donc de l’argent en investissant dans ces produits ».
Contournement des règles de protection européennes
Certains acteurs du secteur n’hésitent pas à contourner les règles, ce qui constitue un risque en soi. Car en exécutant des ordres hors des frontières de l’UE par le biais de sociétés filiales, ils sortent du cadre de la législation en vigueur dans l’UE, ce qui veut dire qu’il n’y a plus de limites sur les effets de levier, et encore moins de règles de protection.
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